L'ICRML :
le carrefour national de la recherche sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire

Publication du quatrième numéro de la revue Minorités linguistiques et société/Linguistic Minorities and Society - Mai 2014

Le collectif Le français en milieu minoritaire : défis et enjeux. La situation du français en Acadie du Nouveau-Brunswick rassemble neuf contributions de chercheurs canadiens et internationaux, lesquelles proposent une analyse historique et sociale de différents aspects de la question (historiographie de la linguistique acadienne; activité lexicographique, histoire des idéologies, des représentations et des pratiques linguistiques; défis et enjeux reliés au contact de langues, notamment dans la ville du Grand Moncton).

La publication d’un numéro spécial dans Minorités linguistiques et société/Linguistic Minorities and Society sur la situation du français en Acadie du Nouveau-Brunswick s’inscrit dans le contexte d’une collectivité qui repense son identité à la lumière des récents changements qui la caractérisent : apport démographique important de francophones provenant de divers coins de la francophonie, revendications multiples liées aux questions linguistiques, débats sur les pratiques linguistiques hétérogènes de ses locuteurs.L’étude de la situation linguistique des francophones du Nouveau-Brunswick paraît intéressante dans la mesure où dans la plupart des pays où le français est parlé, les locuteurs de cette langue sont rarement minorés socialement. En Amérique du Nord, et plus particulièrement en Acadie, les locuteurs du français sont minoritaires en nombre et, de plus, sont souvent minorisés sur le plan social en dépit de la double officialité institutionnelle du français.

Le terrain acadien offre donc une occasion unique de réfléchir à ce que veut dire parler français en milieu minoritaire dans le contexte nord-américain et à (re)penser la situation des locuteurs francophones en tenant compte des conditions politiques, sociales et économiques qui régissent leurs pratiques et qui construisent leurs représentations. Le vécu langagier d’un francophone n’est pas le même partout : ne parle pas français qui veut quand il veut et comme il veut partout. D’une part, l’usage des langues dans les espaces sociaux en Acadie est souvent régi par des rapports de pouvoir établis depuis plus d’un siècle entre les locuteurs de langues différentes et entre locuteurs parlant différentes variétés de français, et d’autre part, les ressources linguistiques valorisées sont inégalement distribuées et varient selon différents facteurs sociaux et économiques. Le terrain acadien permet de mieux comprendre les processus langagiers à la base de la construction des différences et des inégalités sociales.

Les questions qui sont soulevées dans ce numéro sont toutes reliées d’une façon ou d’une autre à la question de la légitimité : Qu’est-ce qu’une voix légitime, qu’elle soit individuelle ou collective? Comment cette voix obtient-elle une reconnaissance politique et sociale? Dans les situations où une langue est minorisée, quelles sont les stratégies mises en place par les institutions et les locuteurs pour en arriver à une plus grande égalité linguistique et culturelle entre les différents groupes linguistiques en présence?

Un article hors thème sur la participation des Acadiens à la construction d’un territoire commun de gouvernance économique dans le « Grand Sud-Est » du Nouveau-Brunswick et six comptes rendus d’ouvrages récents font aussi partie de ce quatrième numéro.

Bonne lecture.

Pour accéder au numéro, veuillez cliquer sur ce lien : http://www.erudit.org/revue/minling/2014/v/n4/index.html

Renseignements : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.