Cette recherche explore le lien problématique entre la modernité dans sa propension universalisante et la particularité qui est parfois le fait de l'identité culturelle. L'objectif premier est de caractériser le processus de maintien et de (trans)formation et l'identité culturelle moderne. Un parcours théorique sert à confronter la modernité politique à l'identité culturelle minoritaire. L'auteur défend que l'acadianite, au Nouveau-Brunswick, s'est arrimée aux institutions politiques modernes par l'entremise de la production de formes identitaires particulières qui ne remettent pourtant pas en cause la continuité historique de sa structure culturelle. Trois périodes historiques révèlent chacune une forme spécifique de l'identité acadienne en tant que discours et organisation communautaire. Les trois formes identitaires sont étudiées à partir de trois niveaux d'analyse: l'action collective, le mode de représentation et le mode d'organisation. La modernisation de l'appareil politique du NB s'est avérée la principale instigatrice de la modernisation de l'identité culturelle des Acadien-ne-s de cette province. Par son intégration à l'appareil politique, l'acadianite des années 1960 revêt la forme d'une participation modernisatrice. Les échanges accrus qui accompagnent la modernité provoquent une explosion identitaire à l'orée des années 1970. Les nouveaux éléments dans le panorama identitaire acadien expriment des critiques à l'égard des élites acadiennes et provinciales. La mouvance se systématise et tisse ainsi la trame d'une forme autonomiste de l'identité qui culmine à la fin de la décennie. La période plus récente, qui s'ouvre à partir de 1980, témoigne d'une forme de l'acadianite plus réconciliée avec les institutions politiques. Elle se résume dans une revendication identitaire de type juridique dans un cadre libéral. En conclusion, cette recherche ouvre certaines pistes sur la question de la démocratie communautaire.